vendredi 23 mars 2012

Un premier aperçu de l'empreinte d'antiatomes

Une équipe internationale dirigée par des physiciens canadiens de l'Université de Colombie Britannique, de l'Université Simon Fraser et du laboratoire TRIUMF de Vancouver, ont utilisé des micro-ondes pour manipuler des atomes d'anti-hydrogène. Les résultats, qui seront publiés mercredi dans la revue Nature, fournissent au monde entier un premier aperçu d'une "empreinte d'un antiatome". "Pendant des décennies, les scientifiques ont voulu étudier les propriétés intrinsèques des atomes d'antimatière dans l'espoir de trouver des indices qui pourraient aider à répondre à des questions fondamentales sur notre univers", explique l'auteur principal Mike Hayden, un physicien avec l'Université Simon Fraser et membre du projet ALPHA du CERN (Organisation Européenne de Recherche Nucléaire) ".

"Au milieu du siècle dernier, les physiciens ont développé et utilisé de techniques micro-ondes pour étudier les atomes ordinaires comme l'hydrogène. Aujourd'hui, 60 ou 70 ans plus tard, nous avons été témoins des toutes premières interactions micro-ondes avec un antiatome ".

Le travail de l'équipe ALPHA s'est focalisé sur le piégeage stable d'atomes d'anti hydrogène, la contrepartie d'antimatière de l'atome le plus simple, l'hydrogène. Leurs résultats ont été publiés dans trois articles de Nature en un peu plus d'un an. "Cette étude démontre la faisabilité de l'application de la spectroscopie micro-ondes à la manipulation extrêmement difficile d'antiatomes", dit le co-auteur Walter Hardy, un expert de renommée mondiale dans la spectroscopie micro-ondes à UBC. "ALPHA est sur le point d'entrer dans une phase de mise à niveau intensive qui promet de créer une image toujours plus claire de la structure interne des atomes d'antimatière".

L'antimatière est élément de base de la science-fiction, mais elle se distingue également comme l'un des plus grands mystères de la science. Les théories fondamentales prédisent une parfaite symétrie entre matière et antimatière, mais l'absence criante d'antimatière dans notre univers suggère qu'il pourrait exister une différence entre les deux. La spectroscopie micro-ondes est l'une des techniques les plus sensibles pour sonder la structure des atomes.

La mesure utilisée a impliqué le confinement d'antiatomes dans un piège magnétique et leur irradiation micro-ondes. Un réglage précis de la fréquence micro-ondes et du champ magnétique a permis aux chercheurs d'atteindre une résonance interne, sorte de coups de pied aux atomes pour les sortir du piège et pour obtenir des informations sur leurs propriétés.

Hardy et Hayden ont conçu l'appareillage pour cette dernière expérience, en travaillant en étroite collaboration avec les doctorants Ashkezari Mohammad de SFU et Tim Friesen de l'Université de Calgary. Les chercheurs du laboratoire TRIUMF de Vancouver et l'Université York ont alors détecté des signaux faibles à partir d'un système sophistiqué identifiant les événements d'annihilation matière-antimatière.


http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69518.htm

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