dimanche 30 octobre 2011

Le discours utilitaire a la cote - Qui sert l'entreprise sert-il la société?

Ce qui hier était dit utile l'est encore. Mais ce qui paraissait futile se révèle être maintenant de première nécessité. Alambiquée, la chose? Non pas, quand on aborde les deuxième et troisième cycles des études supérieures, le monde des maîtrises et autres doctorats.

Temps de récession peut-être oblige, ou tout simplement résultat des campagnes menées par les ténors de l'économie néolibérale? Toujours est-il que le mot «utilitaire» est de toutes les bouches, et même Guy Breton, le recteur de l'Université de Montréal, s'en est inspiré lors d'un exposé qu'il a prononcé à la suite d'une invitation lancée par le Conseil des relations internationales de Montréal: «Les cerveaux [doivent] correspondre aux besoins des entreprises», déclarait-il donc ce 6 octobre dernier, au Rendez-vous du savoir, avant d'ajouter: «Je suis convaincu que [les universités] peuvent mieux faciliter le travail des entreprises.»

Qu'une telle prise de position soit reçue favorablement par certains mem-bres de sa communauté, cela se conçoit, et il suffit de se rendre à l'École de technologie supérieure pour entendre un Hany Moustapha, directeur du programme de génie aérospatial, reprendre un discours de même nature: «Les contacts entre l'industrie et l'université, c'est une chose très importante. Et, au Québec, on est très fort là-dedans. On a eu au moins trois consortiums de recherche pour promouvoir et solidifier les collaborations entre les industries et les universités.»

Et ce dernier n'était-il point arrivé à ce poste avec en tête un programme fort clair: «Ma vision était d'intégrer les disciplines pour mieux répondre aux besoins de l'industrie. Dans la plupart des universités, les départements travaillent en silo, mais l'aérospatiale, c'est une application transversale, qui regroupe le génie mécanique, le génie technique, le génie logiciel, etc. Alors, mon rôle, c'est de promouvoir, de consolider et puis d'intégrer.»

Tendance

Et dans sa propre université, comme dans les autres établissements, le discours du recteur semble par les actes confirmé. Sommes-nous en géographie que Claude Comtois, le conseiller pédagogique du département, se félicite des résultats d'embauche de ses doctorants à la conclusion de leur parcours universitaire: il est de 100 %. «Nous avons une niche de marché. Tout ce qui touche au développement durable et à l'environnement est très en demande. La géographie est un domaine en croissance.»

Et ailleurs, on en arrive même à concevoir des programmes dont le projet est de venir en appui aux entreprises, de favoriser leur fonctionnement et d'assurer leur développement. À Sherbrooke a ainsi été mise en place une maîtrise en stratégie de l'intelligence d'affaires. Et le succès est bien là, comme nous en informe Manon G. Guillemette, qui est responsable de ce programme: «Il y a présentement un vif intérêt pour la stratégie de l'intelligence d'affaires, en particulier dans les grandes entreprises, comme les établissements financiers, les entreprises de commerce de détail et les manufacturiers. D'ailleurs, tous mes étudiants à la maîtrise trouvent un emploi trois mois après avoir reçu leur diplôme.»

Ainsi, il est facile de comprendre que le diplôme de deuxième cycle en développement économique communautaire de l'Université Concordia a été, au fil des ans, orienté pour faire en sorte que l'économie sociale, et son entrepreneuriat, prenne de plus en plus de place dans le contenu élaboré pour la formation: cet «autre modèle» économique n'est-il point en train de s'imposer et les tenants de l'économie solidaire ne déclarent-ils point que le Québec a été une région moins touchée que d'autres par la récession, du fait de cette économie jusque-là parallèle?

Ésotérique?


En fait, dans ce dernier cas, on constate que ce qui n'était point acceptable au temps où les MBA étaient au service des banques et autres machines financières, toutes celles qui sont les responsables du choc de 2008 au temps où le mot «profit» était de tous les discours économiques, ce qui était de «gauche» apparaît même maintenant utile. Et, aujourd'hui, il en va encore de même quand le «printemps arabe» remet à l'avant-scène les recherches «ésotériques» de ceux et celles qui en sciences humaines s'appliquaient, et s'appliquent encore, à comprendre ces sociétés dont les discours fondateurs se situent à l'extérieur du spectre occidental. Et ce, avec pour résultat de contrer le manichéisme grossier des ténors d'une politique américaine à la Cheney et Bush.

Urgence

L'université doit établir ses priorités. Doit-elle céder à l'urgence et se faire ainsi belle pour qui la finance, les gouvernements en tête, ceux-là mêmes qui sont mis en place par un électorat qui adopte les thèses avancées par les multiples think-tanks de la droite? Ou, au contraire, doit-elle se maintenir dans la voie tracée autrefois par un humanisme qui donnait plus d'importance au savoir comme tel qu'à l'accumulation de données et à leur traitement «utile»?

Pour le savoir, il suffira d'être à l'affût des divers palmarès qui afficheront les futurs programmes d'études supérieures qui prennent place, et alors on saura vers où, et comment, se dirigent l'université québécoise et ses divers établissements.

Dans cet ordre d'idées, le futur doctorat en sexologie de l'Université du Québec à Montréal qui serait mis en place en 2012, s'il reçoit l'aval de la ministre de l'Éducation, serait-il annonciateur d'une tendance? 
 
 
29 octobre 2011
 

Skills, Not Just Diplomas: World Bank urges action to close skills gaps

Students at a vocational school in Osh, Kyrgyzstan
Countries in Eastern Europe and Central Asia need to reform their education and training systems in order to provide the right skills demanded by labour markets, says a new World Bank report, Skills, Not Just Diplomas: Managing Education for Results in Eastern Europe and Central Asia, released on 25 October.
 
‘In spite of the large number of students completing upper secondary and tertiary education, surveys of around 10,000 firms in the region reveal that skills shortage is one of the most significant bottlenecks to business growth. This report addresses this paradox and the policies that can help meet the demands of constantly evolving labour markets.’ said Mamta Murthi, World Bank Director, Human Development Department, Europe and Central Asia.
 
According to World Bank report, three factors jeopardize the quality and relevance of education systems:
  • too little focus on measuring skills—the ultimate outcomes of the education and training process.
  • schools and local authorities often lack flexibility and freedom to respond to rapidly evolving needs and the local context due to still pervasive centralized management in many countries.
  • countries have struggled to reorganize their school networks in the face of shrinking student cohorts, resulting in misallocation of scarce resources—for example in maintenance of nearly empty schools rather than in restoring the attractiveness of the teaching profession.
 
'Without adequate information on the skills students acquire and those adults actually have, policies to address skills gaps operate in the dark,' said Lars Sondergaard, Senior Education Specialist, and lead author of the report. 'We lack data on the skills of the working-age population.'
 
The Skills, Not Just Diplomas report analyzes the challenges and opportunities to prepare education and training systems to address this situation, building on cutting-edge policies and successful international experience.
 
One of the key recommendations is to focus more on the collecting evidence for better policies.
 
‘New surveys are needed to measure the skills of youth and the adult population, and assess what skills firms are looking for, says World Bank. With knowledge on what the gaps are, policies can be designed, for instance, to improve curriculum, teacher training, and career choice.
 
In 2012, the ETF is planning the second wave of its Torino Process, a review of the state of human capital development policies, with a special focus on vocational education and training, and business-education cooperation in 30 countries in the south and east of the European Union.
 
 
Year/Date: 27/10/2011
 
http://www.etf.europa.eu/web.nsf/(RSS)/63FFC6324B042D38C1257936004CB590?OpenDocument&LAN=EN

Changer...

"La démocratie ne se décrète pas, elle se pratique"

La réussite des élections tunisiennes a été saluée par de nombreuses personnalités. Le travail de l'Assemblée constituante va à présent se mettre en marche. Tokia Saïfi, député européenne PPE, a fait partie de la délégation du Parlement européen qui était présente en tant qu'observateur lors de ces premières élections démocratiques. Elle nous livre son sentiment vis-à-vis du déroulement de cette élection, et en analyse les résultats.

Touteleurope.eu : Pensez-vous que la campagne électorale tunisienne a pu se dérouler sur une base d'égalité, notamment dans le traitement des médias, publics et privés ?

Tokia Saïfi : Certaines listes n'ont pas eu une seule voix. C'était donc assez curieux, lors du dépouillement de constater que seule une dizaine de liste a eu effectivement des voix. Je pense que cette première élection va servir à faire le tri entre tous les partis politiques qui se sont constitués plus ou moins par ego ou orgueil afin de défendre chacun leur opinion. Les Tunisiens rentrent dans le processus démocratique. Or la démocratie ne se décrète pas, elle se pratique. Elle doit être structurée dans une certaine logique.

Les médias sont également entrés dans cette logique démocratique. Sous Ben Ali, il n'y avait qu'un seul média pour faire la propagande gouvernementale et présidentielle. L'ISIE, l'instance qui a organisé les élections, a vraiment fourni d'énormes efforts afin qu'un traitement équitable soit appliqué à toutes les opinions politiques. On a eu une campagne électorale qui a été extrêmement timide. Il n'y a eu que quelques grands meetings. Nous avons été aussi très étonné de voir les panneaux d'affichage avec seulement de toutes petites affiches, très discrètes. Nous n'avons pas vu ce que l'on peut voir chez nous lors des élections. Nous ne pouvions d'ailleurs pas observer les mêmes phénomènes que dans nos pays, dans lesquels il y a une pratique ancienne, par les médias, du traitement de l'information électorale.

Touteleurope.eu : Au regard des premiers résultats, vous inquiétez-vous de l'avenir des droits des femmes tunisiennes, qui comme on le sait, possède un des statuts les plus avancées des pays du monde arabe ?

Tokia Saïfi : De ce que j'ai observé, les femmes tunisiennes sont extrêmement vigilantes. Lors de la campagne, le parti Ennahda a pris en compte la candidature de plusieurs femmes. Et lors de leurs meetings, il a mis en avant des femmes voilées et non voilées. Il faut savoir que les femmes ont représenté 46 % des inscriptions volontaires. Sur 5 000 femmes qui se sont portées candidates, seul 7 % d'entre elles se présentaient en tête de liste. Il est vrai qu'il y aura plus d'hommes élus.

Je pense que la participation des femmes à la vie politique sera une question sur laquelle il faudra être vigilant. Lorsque nous étions en Tunisie, nous avons eu des discussions avec des associations de femmes, notamment sur le contenu de la prochaine constitution. Les femmes tunisiennes ont acquis un statut de haut niveau en termes de libertés, et en discutant avec elles, nous avons constaté qu'elles ne transigeraient pas sur ce statut. Mais je crois que l'Europe doit rester vigilante sur cette question.

Touteleurope.eu : La victoire du parti Ennahda influencera-t-elle le nouveau processus démocratique en Tunisie ?

Tokia Saïfi : Il faut laisser du temps aux Tunisiens et ne pas commencer à tirer des conclusions hâtives. Il faut aussi avoir un certain recul aussi face notre histoire, notamment sur le nombre d'années qui nous a été nécessaire pour obtenir une démocratie, avec des bases et des fondamentaux solides. Le processus démocratique est nouveau pour les Tunisiens. Il faut leur laisser le temps de la pratique. Le parti Ennahda sera observé durant une année pendant les travaux de l'Assemblée Constituante. Cette année d'observation est, à mon avis, importante car elle se déroulera durant la mise en place du régime politique tunisien. Elle permettra également de voir comment se comporte Ennahda avant les élections législative et présidentielle. Cette période constitue une espèce de "sas", qui fait que s'il y a un quelconque dérapage, les Tunisiens et les Tunisiennes sauront réagir.

Une chose m'a frappée quand nous étions en Tunisie dimanche. Nous sommes sortis d'un bureau de vote et avons commencé à discuter avec une personne. Celle-ci nous a dit de respecter les résultats de ces élections. Car les Tunisiens sont aussi vigilants sur notre potentielle ingérence dans leur vie démocratique. Il ne faut en effet pas changer de point de vue en fonction de résultats qui ne nous satisferaient pas.

La nouvelle façon de voir notre partenariat est de leur faire confiance et de ne pas s'ériger en donneur de leçons. Nous ne devons intervenir que dans le domaine du respect des droits de l'homme. S'il se passe un dérapage dans ce domaine, nous aurons notre mot à dire. Mais si les Tunisiens, demain, décident d'élire tel ou tel parti plus qu'un autre, nous n'avons pas à interférer.

Touteleurope.eu : La victoire du parti Ennahda aura-t-elle un impact sur les futures décisions de l'Assemblée constituante, notamment au regard du choix de régime politique tunisien ?

Tokia Saïfi : Aujourd'hui, je ne vois pas la Tunisie faire une application stricte de la charia. J'ai trouvé très maladroits les propos samedi de Moustapha Abdeljalil, le président de la Libye. Il a d'ailleurs essayé par la suite de revenir sur ses propos, car il s'est bien rendu compte qu'ils étaient inopportuns.

De plus, on ne peut pas comparer la société tunisienne et la société libyenne. Ce n'est pas le même niveau d'éducation, de liberté de la femme, etc. Le printemps arabe n'est pas uniforme. Ce n'est pas les même principes ni les même méthodes qui vont s'appliquer dans chaque pays. L'Egypte et la Tunisie n'ont pas la même histoire par exemple. En Egypte, vous avez une société plus traditionnelle, à la fois dans sa pratique de l'islam, et dans son pouvoir qui est plutôt militaire. La Tunisie se rapproche, elle, des fondamentaux européens.

Il va falloir accompagner les Tunisiens en matière de développement économique. C'est la question la plus importante. Des pays comme la Tunisie et l'Egypte doivent être accompagnés à travers la mise en place d'un véritable partenariat avec l'Europe, car ce sont nos voisins directs. Il y a un énorme potentiel. En outre, il ne faut pas oublier que la Tunisie connait actuellement un chiffre du chômage des jeunes très élevé. C'est aussi dans un domaine comme celui-là que l'Europe doit être très présente. Je suis sûre que si la population est dans une logique de développement économique et d'avenir qui se précise pour toute sa jeunesse, il y aura certaines idéologies qui n'auront pas d'influence sur la population.

27/10/11

 

La « voiture molle »

Les voitures se sont notablement améliorées depuis deux décennies sur le plan de la sécurité routière, tant pour les passagers que pour les piétons. Il n'empêche : le concept de la voiture rigide a la vie dure. Idéalement en effet, on pourrait penser à une voiture qui serait molle et amortit les chocs à l'extérieur de la carrosserie.






La Humanix iSAVE-SC1 va dans ce sens. Bon ! Elle ne ressemble à rien sauf peut-être à une voiturette de golf. Elle ne va pas bien plus vite que la voiturette par ailleurs (50 km/h environ). La carrosserie est donc recouverte de ballons gonflables en toile de tente (d'où les couleurs ridicules... ?). Vous pouvez maintenant ne plus voir un poteau en garant le véhicule : cela ne la fera que rebondir. Cette voiture sera en vente au Japon à partir du mois prochain pour un prix de 10 000 dollars. L'exportation pourrait intervenir l'année prochaine.
30/10/2011

 http://www.sur-la-toile.com/article-12795-La-voiture-molle-.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+BlogSur-la-toilecom+%28Blog+Sur-la-Toile.com%29&utm_content=Google+Reader

Tunisia : The Arab world’s first democracy


Tunisia is on the road to becoming the Arab world’s first democracy. The Islamist party al-Nahda won a historic victory in the country’s first free elections since the ousting of President Zine El-Abidine Ben Ali. Nine months after the beginning of the Arab spring and under the attentive eyes of the entire region, Tunisians turned out in mass to vote for a new 217-member assembly which will rewrite the constitution and appoint a new caretaker president and government until parliamentary elections are held next year.

The results were no surprise. The country wanted a radical change. The massive turnout leaves no doubt that the results represent the mainstream opinion in Tunisia, as more than 90% of voters went to the polls, despite endless queues. Tunisian citizens were determined to express their voice, at all costs.

While many in Tunisia fear that the country might be heading towards the establishment of an Islamic state, al-Nahda’s victory does not mean that Islamists will dominate the country. Since the beginning al-Nahda made it clear that despite their attachment to some religious principles, they favoured a pragmatic approach. Moreover, even though they have won over 40% of the votes, the Islamists have indicated that they will build alliances ; and these are the ones that will really make a difference.

At this stage it is still hard to determine what kind of alliances al-Nahda will seek to build. But one thing is clear : the Islamist party will be unable to act in the soon-to-be-constituted parliament without taking into consideration the secular parties. The other main winners of the legislative elections are parties that do not consent to conservative religious points of view, such as the Congress for Republic, Ettakatol, and the coalition of the Popular List.

But instead of worrying about the “Islamisation” of Tunisia, it is worth analysing why al-Nahda was favoured by Tunisians both inside and outside the country, and how to assist the construction of an open democratic society that respects religion without necessarily being submitted to it.

Tunisia is a country of two worlds. Despite the appealing resorts that used to attract many international tourists to Tunisia, the majority of Tunisians used to live in rather precarious conditions. While the Ben Ali regime focused its attention on the development of the main touristic coastal zones, no real effort was made to raise the level of the inner cities. While the main touristic places enjoyed a good level of service provision and infrastructure, the central and southern parts of the country are under-developed, with bad roads and poor infrastructure to link cities and towns, All this has led to enormous frustration and a deep desire for change.

After the fall of Ben Ali, al-Nahda managed to present itself as a party close to the people’s demands, listening and interacting with the population, while some “secular” parties sounded more distant from the average Tunisian citizen’s concerns, preferring to theorise from afar on the country’s future. Seemingly, amongst al-Nahda priorities are the respect for women’s rights ; guaranteeing the country’s liberty of thought as a precondition to re-launch touristic activities ; maintaining Tunisia’s regional and international traditional diplomatic alliances ; and promoting free trade and a liberal economy.

While the future of Libya is far more certain and in Egypt there are speculations about the Muslim Brotherhood, along with some radical Salafi groups, possibly achieving strong positions in the next parliamentary elections, al-Nahda, which has proclaimed to follow the example of Turkey’s ruling AKP, may end up being one of the less conservative democratically-elected Islamic movements in the Middle East and North Africa region.

Tunisia remains the most promising and the less complicated example of an ongoing democratic process in the MENA. Islamists in Tunisia will have to show they can be pragmatic otherwise risk a counter-revolution.

by Barah Mikail, Senior Fellow on Middle East and North Africa, FRIDE (www.fride.org )

28 octobre

http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article5784

Quand le numérique permet d’augmenter la réalité


La réalité augmentée permet d’intégrer des images virtuelles à notre vision du monde réel.
La réalité augmentée permet d’intégrer des images
virtuelles à notre vision du monde réel.
(Realidad Aumentada: ISMAR 2011)
Les meilleures spécialistes mondiaux de la réalité mixte et augmentée ont rendez-vous cette semaine à Bâle, à l’enseigne du symposium ISMAR 2011. Aujourd’hui déjà, leurs trouvailles permettent - comme au cinéma en quelque sorte -, d’ajouter des effets spéciaux à notre quotidien.

Ces techniques ne sont pas réservées au seul univers du jeu. Entretien avec Vincent Lepetit, collaborateur scientifique senior à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. (EPFL) et co-responsable du symposium, qui se tient cette année pour la première fois en Suisse.

swissinfo.ch: La réalité augmentée n’est pas encore forcément quelque chose de très connu. De quoi s’agit-il exactement ?

Vincent Lepetit: La réalité augmentée (RA) est une technologie qui ajoute des éléments virtuels à des images capturées par une caméra. En ceci, elle ressemble aux effets spéciaux du cinéma, où des objets de synthèse sont ajoutés dans la scène filmée par la caméra. La différence majeure est que la RA fonctionne en temps-réel, les objets sont ajoutés au fur et à mesure que les images sont capturées par la caméra. Elle permet donc une interaction avec l'utilisateur.


swissinfo.ch: Donnez-nous quelques exemples concrets…

V.L.: Une des premières applications de RA sur smartphone donne des directions pour trouver les stations de métro à Londres. Elle génère des panneaux virtuels qui apparaissent dans l'image de la rue capturée par la caméra du smartphone.

Dans un autre domaine, des chirurgiens en collaboration avec l’Université Technique de Munich commencent à utiliser la RA pour la chirurgie du genou. Elle leur permet de visualiser leurs instruments à l’intérieur du genou du patient. Et on trouve de la RA également dans les jeux, bien sûr, mais aussi dans l'enseignement, l'art ou la publicité.

swissinfo.ch: Peut-on dire que cette technologie est tout autour de nous, mais que nous n’en sommes pas conscients ?

V.L.: Si vous regardez des retransmissions sportives à la télévision, vous avez sans doute déjà remarqué depuis plusieurs années des indications de distance ou des logos ajoutés directement autour du terrain pendant le déroulement de la rencontre. Il s’agit là d’une application de la réalité augmentée.

De plus en plus d’applications pour smartphones rendent la RA accessible au grand public. Par exemple, vous pointez la caméra de votre téléphone vers des sommets de montagnes et leur nom s’affiche sur l’écran du téléphone.


swissinfo.ch: Bâle accueille ISMAR 2011. De quoi s’agit-il ?

V.L.: ISMAR est une conférence internationale qui réunit les chercheurs en réalité augmentée. La première édition remonte à dix ans, et la manifestation n’a cessé de croître depuis. Les chercheurs à ISMAR s’intéressent aux différents aspects de la RA: la technologie en elle-même, mais aussi l’aspect humain, comment la RA est perçue et quelle devrait être l’interface utilisateur d’une application de RA.

Et désormais, ISMAR présente aussi des œuvres d’artistes utilisant les nouvelles technologies et la RA en particulier comme médium.

swissinfo.ch: Qu’est-ce qu’on peut attendre de cette réunion de spécialistes venus du monde entier ?

V.L.: D’importantes innovations techniques ont été présentées en primeur à ISMAR ces dernières années, et les chercheurs nous réservent encore des surprises pour cette fois. Cette année, nous avons vu s’accroître non seulement le nombre de publications, sélectionnées par un comité scientifique international, mais aussi le nombre de démonstrations techniques et artistiques, elles aussi sélectionnées rigoureusement. Beaucoup sont très originales et impressionnantes, même pour un habitué comme moi.


swissinfo.ch: Quel est le rôle de la Suisse dans ce domaine ?

V.L.: La Suisse est déjà impliquée dans la réalité augmentée à différents niveaux. Plusieurs laboratoires des deux Ecoles polytechniques (Lausanne et Zurich) développent des techniques fondamentales utilisées en RA. Plusieurs entreprises suisses développent des applications de RA, et des écoles de design suisses créent déjà du contenu pour la RA.

swissinfo.ch: La Suisse investit-elle assez dans ce domaine, selon vous ?

V.L.: La Suisse, grâce à ses écoles et à son dynamisme entrepreneurial a un grand potentiel en RA. Malgré cela, pour l’heure, la RA est sans doute plus développée chez nos voisins Européens, en France mais aussi en Allemagne et en Autriche.


swissinfo.ch: Quel avenir pour la réalité augmentée ?

V.L.: Le concept de RA n'est pas nouveau, mais ce n'est que tout récemment que la technologie est devenue suffisamment mature pour être utilisable par le grand public. Les techniques ont fait d'énormes progrès, et l'apparition et le succès des smartphones a encouragé de nombreuses compagnies à développer des applications de RA. La RA est donc déjà accessible au public, et tout porte à croire que le phénomène se développera rapidement dans un futur très proche. Une étude faite par l’institut américain ABI Research, spécialisé dans les technologies multimédia, prévoit un marché de 360 millions de dollars pour 2014.


Rodrigo Carrizo Couto, swissinfo.ch, Bâle

29. octobre 2011 - 14:12

http://www.swissinfo.ch/fre/sciences_technologies/Quand_le_numerique_permet_d_augmenter_la_realite.html?cid=31447588&rss=true

Microsoft et productivité : le futur en vidéo


Microsoft expose dans une vidéo sa vision du futur placé sous l'angle de la productivité.
Pure utopie, science-fiction, cauchemar diront peut-être certains, Microsoft a décidé de montrer dans une vidéo sa vision du futur pour la productivité. Un futur forcément tactile, d'une épaisseur extra plate avec des projections sur des surfaces transparentes ou des concepts comme OmniTouch sont poussés à l'extrême.

Pour le président de la division Office de Microsoft, Kurt DelBene, la vidéo expose la vision du futur par Microsoft où " la technologie étend et met en lumière nos capacités de production, nous aide à mieux gérer notre temps, concentrer notre attention sur les choses les plus importantes et favoriser des connexions sociales ".

Microsoft - le visionnaire - s'inspire pour sa vidéo de technologies déjà existantes et d'autres qui font l'objet de Recherche & Développement :





Le dimanche 30 octobre 2011 à 09:10 par Jérôme G.

http://www.generation-nt.com/microsoft-futur-video-productivite-actualite-1496161.html

vendredi 28 octobre 2011

Jubatus : analyse en temps réel de gros volumes de données

De nombreux systèmes d'analyse de données sont basés sur un traitement séquentiel (batch). Cependant, ce type de traitement n'est pas assez efficace dans le cas d'applications nécessitant une analyse temps-réel sur un grand nombre de données. Le traitement séquentiel impose à un serveur d'attendre que toutes les données précédemment reçues soient traitées, ce qui augmente peu à peu le temps de réaction et ne permet donc pas de répondre à des situations où la spontanéité est un facteur critique.

L'un des leaders japonais des technologies de l'information, NTT, a développé conjointement avec l'entreprise japonaise Preferred Infrastructure une technologie appelée Jubatus permettant une analyse en temps-réel d'un gros volume de données.

Le nom Jubatus provient du nom scientifique du guépard....

Lire la suite >>

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68051.htm

Pour Guetta, pas de victoire islamiste en Tunisie

Editorialiste, c'est un métier. Quand l'actualité vous donne tort, il faut savoir retomber sur ses pattes. Illustration avec Bernard Guetta, éditorialiste sur France Inter et à Libération. Ce matin, dans sa chronique de Libé, Bernard Guetta relativise la poussée islamiste en Tunisie. Une pensée à contre-courant donc, mais qui minimise surtout l'erreur du même Guetta, qui annonçait la semaine dernière... que les islamistes ne pourraient pas gagner. 

C'est à lire dans Libération ou à écouter sur France inter ce matin. Pour Bernard Guetta, qui analyse les résultats des élections en Tunisie, c'est une "étrange lecture des choses" que de dire que les islamistes d'Ennahda ont gagné ces élections. Et Guetta a des arguments chocs : tout d'abord, "petite ou grosse, une moitié des Tunisiens a voté pour des partis laïcs, un Tunisien sur deux n’a pas voté islamiste et cette réalité majeure, cette si réjouissante confirmation du fait que ce pays et, derrière lui, l’ensemble du monde arabe sortent enfin de l’alternative fatale entre dictatures et barbus", écrit-il dans Libé.




Petite ou grosse moitié ? Ennahda n'a-t-il pas remporté les élections ? Si, mais ce serait surtout la faute des laïcs: "Ce ne sont pas les électeurs tunisiens qui l’ont voulu. Ce n’est pas, non plus, le résultat d’une manipulation islamiste. La faute en revient - les faits sont là - aux courants laïcs et à leurs chefs de file qui n’ont pas été fichus de se présenter unis aux élections ou d’annoncer, au moins, qu’ils gouverneraient ensemble, derrière celui de leurs partis qui serait arrivé en tête."

Il n'y aurait donc pas de victoire des islamistes, qui n'auraient d'ailleurs d'islamistes que de nom, car pour Guetta, "c’est tout sauf une droite éclairée, mais ce n’est ni la lapidation des femmes adultères ni la guerre sainte contre l’Occident' : "Ce n’est que la première droite d’une démocratie naissante, une droite d’autant plus inquiétante qu’elle croit avoir le monopole de la morale, mais une droite beaucoup plus composite qu’il n’y paraît et dont l’évolution n’est pas achevée. Cette droite n’est pas plus à ostraciser qu’à diaboliser".

L'analyse de Bernard Guetta tranche donc avec la tonalité du reste de la presse. Et cette prise de position originale peut aussi s'expliquer par le fait qu'elle serve à "rattraper" une précédente analyse étonnante de l'éditorialiste, la semaine dernière.

Jeudi dernier, face à une Marine Le Pen plutôt interloquée, Guetta expliquait que la chute des dictatures était le meilleur rempart contre les islamistes. Et lorsque Le Pen expliquait que les islamistes, mieux organisés, allaient arriver au pouvoir...


... Guetta était formel, d'autres forces politiques allaient émerger picto


Les faits lui ont donné tort. Et si on en croit la vision des choses de l'éditorialiste, ce n'est pas de sa faute, mais de celle des "courants laïcs" tunisiens.

Il y a deux ans sur notre plateau, Bernard Guetta avait déjà confié son émotion devant le mouvement démocratique iranien.



12h15 suivi

Par la rédaction le 26/10/2011

http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=12341

Et si notre ruée vers le virtuel pouvait sauver notre planète ?

Une mutation de l'espèce humaine, destinée à nous rendre écologiquement inoffensifs, telle est la conclusion que l'on peut tirer du parallèle entre les phénomènes de migration de notre civilisation vers l'espace virtuel et l'imminence d'une catastrophe écologique sur le monde physique.


Il arrive souvent que les idées les plus évidentes ne nous apparaissent pas clairement. Depuis des années, je m'interrogeais – comme beaucoup d'observateurs – sur les caractères massif et inexorable de notre fuite vers le virtuel. J'étais étonné de constater, en particulier, que contrairement aux autres domaines, les imperfections, les atermoiements, les dysfonctionnements même des supports et des technologies utilisés ne freinaient en rien cette course frénétique. Rappelons-nous nos premiers pas sur Internet, il y a peine quelques années, à l'époque où surfer représentait une expérience tout à fait désagréable en raison de la lenteur des réseaux. Rappelons-nous aussi les crises de nerfs que nous avons tous vécues confrontés aux réactions inattendues de nos premiers ordinateurs individuels. Nous étions excédés, en vérité, par ces technologies instables, absolument non fiables. Mais nous avons pourtant persévéré, comme s'il était écrit qu'il fallait continuer coûte que coûte dans cette voie.

Alors la photo numérique concurrença puis remplaça l'argentique, contre l'avis des professionnels de la photo qui voyaient dans cette représentation une fade simulation de leur art. Alors l'enregistrement numérique de la musique concurrença puis remplaça le support analogique HIFI, pour un résultat sonore peu probant et une prétendue inaltérabilité des supports CD démentie par l'usage (les CD réinscriptibles en particulier ont une durée de vie de moins de 10 ans).

Et il en fut de même pour tous les objets d'échange, de communication, de connaissance qui tous se virent numérisés séance tenante.

Nous savons aujourd'hui que cette révolution numérique avait pour objectif de porter les contenus (image, son, flux, informations...) sur Internet, c'est à dire de les transporter du territoire physique vers l'espace virtuel, espace dématérialisé dans lequel nous organisons désormais notre vie en société : e-administration, e-commerce, e-connaissance, et e-sociabilité avec les réseaux sociaux.

Ainsi, en quelques années, avons-nous assisté à la plus rapide et la plus formidable transformation de notre civilisation jamais opérée : une véritable ruée vers le virtuel.

Mais quel en est le sens, pourquoi cette convergence, et pourquoi cette urgence sous-jacente ?

J'en étais là de mes réflexions, n'obtenant pas de réponses satisfaisante à ces interrogations, lorsque j'eus l'idée de rapprocher ce phénomène de dématérialisation à celui de l'évolution rapide et délétère de notre monde physique.

En développant ce parallèle, tout devint plus clair.

Comme chacun le sait désormais, notre planète n'est pas au mieux : la surpopulation, la surconsommation, la surexploitation de ses ressources ont atteint des niveaux tels que nous courrons inexorablement et indubitablement à la catastrophe. Le risque de condamnation de notre espèce, ainsi que toute forme de vie terrestre, est réel.

L'homme civilisé, auteur malgré lui de ce crime potentiel par son existence même et son activité surabondante, semble bien démuni pour le combattre.

L'étude comparée de ces deux phénomènes concomitants (ruée vers le virtuel / imminence d'une catastrophe écologique) m'a amené à poser l'hypothèse que la migration de la civilisation humaine du monde physique vers le monde virtuel serait la parade que la nature aurait trouvée pour préserver la vie, avec et malgré nous.

Sous cet éclairage, cette migration vers l'espace virtuel ne serait pas anodine : il s'agirait bel et bien d'une mutation de l'espèce humaine, dont l'objectif consisterait à nous rendre écologiquement inoffensifs. Dématérialiser les services, le commerce, les échanges, c'est avant tout éviter les déplacements : si je paie la cantine de mes enfants en ligne, je ne me déplace pas en mairie, si je projette une vidéo choisie on demand dans mon salon, je ne me déplace pas au vidéoclub, etc.

Les sites communautaires, les réseaux sociaux, quant à eux, instaurent une nouvelle manière de vivre en société : ils ont pour vocation de déplacer nos lieux de vie, nos modes de rencontre, de loisir, de culture...

La dématérialisation des objets de représentation, d'échange, de diffusion, permet d'économiser leur production et leur coût de diffusion (exemple : les millions de CD et de boîtes évitées par la mise en ligne des applications informatiques).

La nouvelle économie, la fameuse économie parallèle sur Internet, couvrira bientôt la totalité du spectre de l'économie traditionnelle. Le gain écologique d'une telle extériorisation de l'activité de production et de consommation est évidemment gigantesque.

Dans l'essai « L'avatar est l'avenir de l'homme », j'étudie le phénomène de dématérialisation avec le regard d'un enquêteur scientifique convaincu que ce mouvement trop rapide, mal ficelé, cache quelque chose ; je mets en parallèle les risques majeurs de la planète (démographie, sur-croissance, écologie) comme autant de mobiles à une mutation de l'espèce humaine et dans une approche prospective, je tente de brosser les contours de cette évolution.

A quoi ressemblera cette nouvelle ère virtuelle et à quoi ressembleront nos successeurs, les avatars humains qui peupleront ce nouveau monde ? N'y a-t-il pas un risque important de dissociation de nos corps et de nos esprits, ces derniers se retrouvant soudainement interconnectés dans de nouvelles communautés virtuelles ?

Hervé Astier

24 octobre 2011, 22 h 00

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_3121_dematerialisation_ecologie.php

Le champ magnétique terrestre s'inverse au rythme de la tectonique des plaques


champ_geomagnetique
Illustration du champ géomagnétique terrestre
© NASA


Au cours de l'histoire de la Terre, le champ magnétique s'est inversé à de nombreuses reprises, à un rythme irrégulier. De longues périodes sans inversion ont été séparées par des phases de renversements plus fréquents. Quelle est l'origine des inversions et de leur irrégularité ? Des chercheurs du CNRS et de l'Institut de Physique du Globe(1) apportent un élément de réponse nouveau en démontrant que la fréquence des inversions dépend de la répartition des plaques tectoniques à la surface du globe ces 300 derniers millions d'années. Ce résultat ne signifie pas que les plaques terrestres déclenchent elles-mêmes le basculement du champ magnétique. Il établit que si le phénomène d'inversion se produit in fine dans le noyau liquide de la Terre, il est sensible à ce qui se passe hors du noyau, plus précisément dans le manteau terrestre. Ces travaux sont publiés le 16 octobre 2011 dans Geophysical Research Letters.

Le champ magnétique terrestre est produit par les écoulements du fer liquide qui ont lieu dans le noyau, trois mille kilomètres sous nos pieds. Comment l'idée d'une relation entre la tectonique des plaques et le champ magnétique est-elle venue aux chercheurs ? De la découverte que la symétrie des écoulements de fer liquide joue un rôle dans les inversions magnétiques : des expériences et de travaux de modélisation réalisés ces cinq dernières années ont en effet montré qu'une inversion survient lorsque les mouvements de métal en fusion ne sont plus symétriques par rapport au plan de l'équateur. Cette « brisure de symétrie » se ferait progressivement : elle commencerait d'abord dans une zone située à la frontière noyau-manteau (le manteau sépare le noyau liquide de l'écorce terrestre), puis gagnerait l'ensemble du noyau (constitué de fer liquide).

Prolongeant ces recherches, les auteurs de l'article se sont demandés si une trace des brisures de symétrie initiales, à l'origine des inversions qui ont jalonné l'histoire de la Terre, se retrouvait dans les seules archives des écoulements géologiques à grande échelle que nous possédons, c'est-à-dire les déplacements des continents (ou tectonique des plaques). Il y a 200 millions d'années, la Pangée, nom donné au supercontinent rassemblant la quasi-totalité des terres, a commencé à se disloquer en une multitude de morceaux qui ont façonné la Terre comme on la connait aujourd'hui. En faisant le bilan de la surface des continents situés dans l'hémisphère Nord et ceux dans l'hémisphère Sud, les chercheurs ont pu calculer un degré d'asymétrie (par rapport à l'équateur) dans la répartition des continents durant cette période.

La conclusion ? Le degré d'asymétrie a varié au même rythme que le taux d'inversions magnétiques (nombre d'inversions par million d'années). On peut presque superposer les deux courbes tant elles ont évolué en parallèle. Autrement dit, plus le centre de gravité des continents s'éloignait de l'équateur, plus le rythme des inversions s'accélérait (jusqu'à atteindre huit par million d'années pour un degré d'asymétrie maximal).

Que faut-il en déduire sur le mécanisme à l'origine des inversions ? Les scientifiques envisagent deux scénarios. Dans le premier, les plaques terrestres pourraient être directement responsables des variations de la fréquence des renversements : après leur plongée dans le manteau terrestre au niveau des zones de subduction, les plaques parviendraient jusqu'au noyau, où elles modifieraient les écoulements de fer. Dans le second, les mouvements des plaques ne feraient que refléter le brassage de matière à l'œuvre dans le manteau et notamment à la base de celui-ci. Dans les deux cas, ce sont bien des mouvements de roches extérieures au noyau qui provoqueraient l'asymétrie des écoulements dans le noyau liquide, et détermineraient la fréquence des inversions.

 

Note

  1. Laboratoire de physique statistique de l'ENS (Ecole normale supérieure/CNRS/UPMC/Université Paris Diderot) et Institut de physique du globe de Paris (CNRS/IPGP/Université Paris Diderot)

Référence

Plate Tectonics May Control Geomagnetic Reversal Frequency. F. Pétrélis, J. Besse, J.-P. Valet. Geophysical Research Letter. 16 octobre 2011.

 

Auteur

Centre National de la Recherche Scientifique

27 octobre 2011, 10 h 54

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_3126_champ_magnetique_tectonique.php

Décès de John McCarthy, pionnier de l'intelligence artificielle

Le chercheur américain John McCarthy est mort à l'âge de 84 ans. Il estimait que les ordinateurs égaleraient un jour l’intelligence humaine.

... Le chercheur a également fondé, avec Marvin Minsky, le laboratoire d’intelligence artificielle du prestigieux MIT, avant de partir à Stanford pour créer aussi un labo spécialisé. Ce serait d’ailleurs McCarthy qui aurait inventé l’expression « intelligence artificielle ». Comme bien d’autres pionniers de l’IA, il pensait que les ordinateurs égaleraient bientôt l’intelligence humaine.

Dans un article de 1960 intitulé « Des programmes dotés de sens commun », l'informaticien détaille ses principes de programmation, il explique que son objectif est de « créer des programmes qui apprendront de leur expérience aussi efficacement que les humains ». Il créa aussi le tout premier ordinateur capable de « voir » en trois dimensions et de contrôler un bras robotisé, qui repère des blocs et les empile. ...

01net

le 27/10/11 à 09h15
 
http://www.01net.com/editorial/545150/john-mccarthy-pionnier-de-l-and-039-intelligence-artificielle-est-mort/

Les ingénieurs face à l'éthique

(Agence Science-Presse) Au Québec, on parle beaucoup des ingénieurs depuis deux ans, et rarement en bien. Ils sont entraînés, bien malgré eux, dans le tourbillon des accusations de collusion qui entachent la politique québécoise. L’éthique et l’implication sociale devraient-elles s’ajouter à leur formation? C’est le sujet de notre émission de cette semaine.
 
 
En fait, poser cette question, au moment où nous commençons notre 4e saison, nous a fait réaliser combien on connaît mal les ingénieurs. Au cours des trois dernières saisons, il a souvent été souligné qu’on entendait fort peu les scientifiques, qu’ils étaient peu présents dans les débats publics, dans les médias... Mais les ingénieurs, eux, semblent encore plus discrets.
 
C’est une fausse perception, répond André Rainville, directeur général de l’Ordre des ingénieurs du Québec, qui considère qu’au contraire, les ingénieurs sont plutôt actifs socialement. Patricia Boivin, présidente de l’Association étudiante à Polytechnique —un exemple d’implication sociale s’il en est— rappelle que leur formation « est quand même avant tout technique », ce qui ne les prépare pas nécessairement à se mettre de l’avant.
 
Bernard Lapierre apporte un regard particulier : philosophe et éthicien, il donne depuis 11 ans un cours sur l’éthique, offert à tous les bacheliers en génie à Polytechnique. Il rappelle dans quel contexte ce cours a été créé en 2000... et dans quel contexte il s’inscrit aujourd’hui, avec les événements que l’on sait.
 
Les invités :

En musique : The Freshman Engineering Song, par des étudiants en génie de l’Université Drexel (2008)

+++++++++++++

Je vote pour la science est diffusée le mardi à 11h à Radio Centre-Ville (102,3 FM Montréal). Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions de la saison précédente. Pour en savoir plus sur l'initiative Je vote pour la science, rendez-vous ici. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et nous télécharger sur iTunes.

Je vote pour la science, le 25 octobre 2011, 10h14

http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2011/10/25/ingenieurs-face-lethique

Un concours pour les adeptes de l’espace

 
YouTube et plusieurs agences spatiales lancent un concours appelé YouTube Space Lab!

 
S’adressant aux jeunes de 14 à 18 ans, il consiste à soumettre une expérience scientifique à réaliser à bord de la station spatiale internationale (SSI).

Les participants doivent présenter une courte vidéo (moins de 2 minutes) expliquant leur expérience (hypothèse de départ, méthode et résultats prévus).

Les gagnants seront choisis par des juges célèbres, notamment l’astrophysicien Stephen Hawking, l’astronaute canadien Chris Handfield et Guy Laliberté, le premier touriste canadien de l’espace.

Les deux expériences gagnantes seront réalisées au cours de l’été 2012 par les astronautes de la SSI et retransmises en direct sur YouTube!

De plus, les gagnants auront le choix entre deux prix. Ils pourront soit se rendre au Japon pour assister au lancement de l’engin spatial qui emportera leur expérience vers la SSI, soit aller en Russie pour participer au camp d’entraînement des cosmonautes.

- Date limite: le 7 décembre 2011.

- Détails du concours (règlements, instructions, prix).


Blogue ta science, le 25 octobre 2011, 19h04

http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2011/10/25/concours-pour-adeptes-lespace

Tunisie : Ennahda devient la première force politique du pays

Le parti Ennahda a remporté les élections en Tunisie avec 41,70 % des voix et obtient 90 sièges sur les 217 sièges de la future Assemblée constituante, selon les résultats définitifs publiés, jeudi 27 octobre, par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Les islamistes, qui avaient déjà revendiqué la victoire, deviennent de loin la première formation politique du pays. Ils sont suivis du Congrès pour la république (CPR) de Moncef Marzouki (13,82 % des voix), qui obtient 30 sièges. En troisième position, le parti de gauche Ettakatol (9,68 %) obtient 21 sièges.


La surprise vient des listes Al-Aridah Chaabia, conduites par l'homme d'affaires Hechmi Haamdi, avec 8,19 % des voix et 19 sièges à l'Assemblée. L'ISIE a pourtant invalidé les listes d'Al-Aridah dans six circonscriptions, à Sidi Bouzid, Tatatouine, Sfax, Kasserine, Jendoub et dans la circonscription France-2. Les autorités électorales évoquent notamment "des irrégularités de financement". L'annonce des invalidations a provoqué des heurts dans la ville de Sidi Bouzid, où est né le soulèvement qui a renversé l'ancien président Ben Ali.

 Viennent ensuite le Parti démocrate progressiste (PDP) – 7,86 % des voix et 17 sièges – la coalition de gauche du Pôle démocratique moderniste (PDM) – 5 sièges – et l'Initiative, parti dirigé par Kamel Morjane, ex-ministre de Ben Ali, avec 5 sièges.

>> Lire notre décryptage La stratégie attrape-tout d'Ennahda a payé

LE TEMPS DES ALLIANCES
Les résultats définitifs ont tardé à être publiés, et les autorités tunisiennes peuvent désormais s'atteler à la formation du nouveau gouvernement. L'Assemblée constituante sera chargée de former ce nouveau gouvernement et de rédiger la nouvelle Constitution, avant des élections législatives et présidentielle qui devraient intervenir dans un délai d'un an environ.

Avant même la publication des résultats définitifs, Ennahda, qui revendiquait la victoire, avait tendu la main aux partis laïques de centre-gauche qui, selon les estimations, arrivaient derrière lui. Moncef Marzouki du CPR a indiqué cette semaine qu'il était prêt à participer à "un gouvernement de coalition le plus large, dès que possible". Le chef d'Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar, a également confirmé l'ouverture de discussions avec les islamistes d'Ennahda.

Les discussions portent notamment sur la désignation du prochain président de la République provisoire, étant entendu qu'Ennahda revendique depuis le début le poste de chef de gouvernement pour leur numéro deux, Hamadi Jebali.

"CONSENSUS"
M. Jebali avait en revanche exclu toute alliance avec Hachmi Hamdi, homme surprise du scrutin. Ennahda lui reproche notamment d'être soutenu par des nostalgiques du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti de Ben Ali. Sa chaîne basée à Londre, Al-Mostakilla, est accusée d'avoir adopté ces dernières années une ligne éditoriale favorable à l'ancien autocrate.

Pour dissiper la vive appréhension que suscite sa prochaine accession au pouvoir, Ennahda multiplie les déclarations selon lesquelles la future Constitution ne pourra voir le jour "sans un consensus avec les partis et les partenaires qui y sont représentés". Il n'est pas question, pa martelé Hamadi Jebali, d'"imposer une Constitution (...) qui abroge certaines libertés comme la liberté de croyance, les libertés individuelles, la situation juridique de la femme et sa place dans la société", un des acquis de l'indépendance tunisienne.

LeMonde.fr

27.10.11 | 23h19 • Mis à jour le 27.10.11 | 23h49

http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011/10/27/tunisie-ennahda-devient-la-premiere-force-politique-du-pays_1595362_1466522.html#ens_id=1585247&

jeudi 27 octobre 2011

Un internet du futur pour les Smart Grids

L'organisme de recherche de Siemens (Corporate Technology) est devenu le coordinateur technique du projet européen FINSENY (Internet du futur pour l'énergie intelligente), dans lequel des experts en énergie et en technologies de communication recherchent comment les nouvelles exigences des smart grids sont susceptibles de faire évoluer l'Internet. Un objectif est de fournir aux opérateurs de réseaux électriques à faible et à moyenne tension un accès bon marché et fiable aux réseaux de communication - une exigence clée, étant donné que les énergies renouvelables sont appelées à jouer un rôle plus important dans le mix énergétique. Les premières applications pilotes sont prévues pour être mises en place en 2013.

Parce qu'il est peu coûteux et disponibles quasiment partout dans le monde, l'Internet est un réseau idéal non seulement pour les télécommunications, mais aussi pour de nombreuses applications industrielles. Cependant, les normes Internet, qui dans certains cas ont presque 40 ans, sont souvent inadéquates du point de vue technologique. Et les smart grids sont un exemple de nouveau domaine d'application à fort potentiel par et pour lequel l'internet devrait se moderniser. Ces réseaux intelligents, couplant transfert d'énergie et d'informations liées à sa gestion, ont pour objectif d'assurer un approvisionnement énergétique stable, renouvelable et abordable. Cela n'est seulement possible que si tous les acteurs sont parfaitement coordonnés les uns aux autres. En cas de temps ensoleillé par exemple, le système utilisera automatiquement l'énergie solaire pour recharger les batteries des voitures électriques venant se raccorder temporairement au réseau. Par conséquent, il est essentiel que non seulement le transfert d'énergie, mais aussi de communication des données, soit fiable. ...


Lire la suite >>

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68045.htm

L'Allemagne, championne de l'UE en R&D, mais pas de l'Europe

Dans le classement mondial des dépenses de R&D 2010 diffusé le 24 octobre 2011 par deux quotidiens allemands, figurent deux entreprises suisses (Roche et Novartis, en 1ère et 3e position) et trois entreprises américaines (Pfizer, Microsoft et Merck) parmi les cinq plus grandes mondiales en termes de R&D. Viennent ensuite le Japon et la Corée, avec Toyota et Samsung. La seule entreprise de l'Union Européenne se trouvant dans le top 10, le finlandais Nokia, est 8e. L'Allemagne pointe à la 14e position avec Volkswagen (6,089 Mrds d'Euros de R&D en 2010), puis Siemens arrivant en 20e position (5,217 Mrds d'euros). Les entreprises allemandes, même si elles prennent globalement la tête de l'UE en dépenses de R&D, sont donc moins agressives que leurs voisines helvétiques. Et ceci est partiellement expliqué par un soutien à la recherche moins réactif, notamment du fait des lourdes démarches au niveau des programmes européens.

Ainsi l'année dernière, lorsque le prix Nobel de physique a été remis à André Geim, celui-ci en avait profité pour montrer les limites du système européen de soutien à la recherche, rapporte le même jour le quotidien Tagesspiegel dans un entretien avec la Commissaire européenne Máire Geoghegan-Quinn. La "jungle de financement" était à ses yeux si impénétrable qu'il était pratiquement impossible d'attirer de l'argent même pour de bons projets (publics et privés). Le Forum Franco-allemand de la recherche avait d'ailleurs pris bonne note de ce point, les Ministres français et allemand de la recherche ayant conjointement insisté sur la nécessité d'alléger les procédures d'accès aux financements de soutien à la recherche, notamment du PCRD. ...


Lire la suite >>

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68037.htm

mercredi 26 octobre 2011

Universités: 150 millions d'euros pour des "projets pédagogiques innovants"

Les uni­ver­si­tés dotées de "pro­jets péda­go­giques inno­vants" rece­vront 150 mil­lions d'euros dans le cadre du grand emprunt d'ici à 2020, ont annoncé mardi le ministre de l'Enseignement supé­rieur Laurent Wauquiez et le com­mis­saire géné­ral à l'investissement René Ricol.

Ce nou­vel appel à pro­jets, bap­tisé "Initiatives d'excellence en for­ma­tions inno­vantes" (Idefi), per­met­tra de sou­te­nir vingt pro­jets qui devront être dépo­sés avant le 19 décembre 2011 auprès de l'Agence natio­nale de la recherche. Les lau­réats seront annon­cés en février-mars 2012.

"L'idée de lan­cer une action pour les for­ma­tions inno­vantes part du constat qu'il man­quait un volet for­ma­tion aux inves­tis­se­ments d'avenir, cen­trés prin­ci­pa­le­ment autour de la recherche. Or, l'excellence de notre ensei­gne­ment supé­rieur se construit sur les deux piliers: la recherche et la for­ma­tion", a dit M. Wauquiez lors du lancement.

"Le 27 juin, le pré­sident de la République a sou­haité sou­te­nir des pro­jets emblé­ma­tiques et inno­vants en matière de for­ma­tion et com­plé­ter ainsi la dyna­mique des inves­tis­se­ments dave­nir pour len­sei­gne­ment supé­rieur", ont rap­pelé dans un com­mu­ni­qué com­mun le minis­tère et le com­mis­sa­riat général.

"Ces ini­tia­tives per­met­tront de valo­ri­ser len­ga­ge­ment des ensei­gnants dans des pro­jets de for­ma­tion ambi­tieux et nova­teurs, au ser­vice de la réus­site des étudiants", ont-ils ajouté. ...

25.10.2011

Lire la suite http://www.vousnousils.fr/2011/10/25/universites-150-millions-deuros-pour-des-projets-pedagogiques-innovants-2-515491

Ces villes qui veulent attirer les étudiants

Il y a les grandes métropoles étudiantes : Toulouse et ses 95.000 inscrits, Lille (autour de 100.000) et Lyon (plus de 120.000), Montpellier 70.000), sans oublier Paris, qui en aligne plus de 300.000. Mais aussi une ribambelle de villes plus petites, comme Albi, Dijon, Alès, La Rochelle... Toutes entichées des étudiants, toutes multipliant les initiatives pour les attirer -et les fidéliser. Il est loin, le temps où les mairies ne voyaient dans la population estudiantine que source de chahuts, d'agitation et de tracas. Désormais, elles en réclament et en redemandent. Pas une commune moyenne, voire petite, qui ne rêve d'avoir son IUT, son antenne universitaire ou son école d'ingénieurs.

C'est que, pour une agglomération, compter un gros contingent d'étudiants sur son sol présente bien des avantages. En termes d'ambiance et de réputation, d'abord : « Cela donne une image jeune et dynamique, observe Nicole Gibourdel, déléguée générale de la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM). Et cela stimule la vie culturelle et sportive. » Les étudiants sont en effet les premiers à remplir cinémas, théâtres et salles de concerts, ou à fréquenter stades et clubs de sport.

Cercle vertueux
Mais plus encore, ils apportent une contribution majeure au développement économique. La présence d'une université ou d'une grande école est un argument fort pour inciter des employeurs et des cadres à s'installer. Par la suite, les collaborations se multiplient en général entre entreprises et institutions d'enseignement supérieur. A la clef, un effet bénéfique sur l'innovation et l'emploi... et sur l'attractivité de la ville. Bref, c'est une spirale positive qui peut s'engager.

« L'enseignement supérieur favorise les synergies et permet de monter des projets innovants, confirme Paul Meyer, délégué vie étudiante à la communauté urbaine de Strasbourg (52.000 inscrits). En outre, les diplômés formés ici et repartis aux quatre coins du monde créent un puissant réseau. C'est un atout considérable pour la ville. »

Même logique à Grenoble (62.000 étudiants, 400.000 habitants) : « Notre développement est fondé sur l'innovation, l'enseignement supérieur et la recherche, expose Geneviève Fioraso, députée et première vice-présidente de la communauté d'agglomération. C'est pourquoi nous avons une approche intégrée en matière d'aménagement urbain : tous les acteurs locaux travaillent de concert avec l'université sur la construction de résidences pour étudiants ou les transports en direction des sites universitaires. »

Sans compter que la présence d'étudiants profite directement à l'économie locale. « Entre son loyer, sa nourriture, l'habillement et ses loisirs, on peut compter qu'un étudiant venu d'une autre région ou de l'étranger dépense entre 12.000 et 15.000 euros par an, analyse Michel Kalika, professeur de management à Dauphine. Multipliez par quelques centaines, et vous arrivez à un montant non négligeable injecté sur place. Sans oublier les retombées annexes -les parents qui viennent voir leur progéniture et passent quelques jours à l'hôtel, ou les services divers qu'il faut développer. » A elle seule, l'ESC Dijon-Bourgogne évalue ainsi à 30 millions d'euros par an le chiffre d'affaires annuel qu'elle génère. Curieusement, cependant, il existe encore peu d'études sur les retombées -directes et indirectes -de la présence d'un site universitaire ou d'une grande école sur un territoire.

Opérations séduction
Il n'empêche : les villes et les collectivités locales font désormais de gros efforts pour séduire institutions et étudiants. Un peu partout, elles se mettent en quatre pour améliorer leur cadre de vie. Au programme : construction de résidences universitaires, comme à Grenoble ou à Epinal ; création de lignes de transport avec tarifs réduits pour les étudiants ; accès privilégié aux événements culturels et aux activités sportives... A chaque rentrée, plusieurs villes organisent aussi des soirées d'accueil, avec concert, cocktail de bienvenue et informations en tout genre. A Lyon, la semaine dernière, les 16.000 étudiants étrangers étaient conviés à une fête. Les oraux des concours d'entrée sont aussi l'occasion de promouvoir sa ville auprès des étudiants. « Nous recevons quelque 4.000 candidats venus de toute la France, indique Stéphan Bourcieu, directeur général de l'ESC Dijon. Autant en profiter pour leur montrer les atouts de notre ville. »

Peu à peu, une véritable concurrence s'instaure entre les agglomérations pour attirer les étudiants. « Certes, c'est la qualité des enseignements qui prime, poursuit Stéphan Bourcieu. Mais, à niveau égal, les conditions de vie et l'ambiance déterminent le choix de l'étudiant. Elles deviennent un vrai enjeu - même si on n'en est encore qu'au début. ». « Un peu partout, une prise de conscience s'est opérée, observe de son côté Abbassia Hakem, adjointe à la vie étudiante à Nantes (50.000 étudiants). Nous avons désormais une politique volontariste, en liaison avec le CROUS et les institutions, pour attirer des étudiants. » Strasbourg se retrouve aujourd'hui « en compétition avec Paris ou Berlin, notamment auprès des étudiants étrangers », assure Paul Meyer. Il existe même un palmarès des villes « où il fait bon étudier », réalisé par le mensuel « L'Etudiant », avec une dizaine de critères : qualité des études, mais aussi transports, culture, loisirs, coût de la vie, environnement...

Reste que, dans ce contexte, les grandes villes sont avantagées. Elles seules peuvent offrir une large palette de formations. « L'enseignement supérieur fait partie de nos priorités stratégiques, précise Jean-Luc Chambault, directeur général de la communauté d'agglomération Castres-Mazamet (1.600 étudiants pour 85.000 habitants). Mais aujourd'hui, avec la restructuration en cours du paysage universitaire, ce sont les grands centres comme Toulouse qui concentrent toutes les attentions. C'est pourquoi nous avons misé sur des filières spécialisées et professionnalisantes (BTS, IUT, école d'ingénieurs), liées à nos points forts : le numérique et la santé. » Castres-Mazamet connaît cependant une évasion de nombre de ses bacheliers vers des formations implantées sous d'autres cieux. Comme la plupart de petites communes.

JEAN-CLAUDE LEWANDOWSKI, Les Echos

25/10 | 07:00 | mis à jour à 11:10

http://www.lesechos.fr/competences/formation/0201705773043-ces-villes-qui-veulent-attirer-les-etudiants-238820.php

lundi 24 octobre 2011

Tunisie: mobilisation massive pour l'élection de l'assemblée constituante

Les Tunisiens se sont massivement mobilisés dimanche pour la première élection libre de leur histoire, en votant avec calme et émotion pour élire une assemblée constituante, neuf mois après la révolution qui a chassé Ben Ali et donné le coup d'envoi du printemps arabe.



Photographe : Lionel Bonaventure :: File d'attente devant un bureau de vote le 23 octobre 2011 à Tunis
photo : Lionel Bonaventure, AFP
Le président américain Barack Obama a félicité les "millions de Tunisiens" qui se sont mobilisés dans un pays "qui a changé le cours de l'Histoire et lancé le printemps arabe".

"Moins d'un an après avoir inspiré le monde, le peuple tunisien a effectué un important pas en avant. Je félicite les millions de Tunisiens qui ont voté pour la première élection démocratique du pays", a déclaré M. Obama.

Le taux de participation était visiblement massif selon la commission électorale (Isie), sans toutefois donner de précisions chiffrées sur l'ensemble du corps électoral. Les résultats officiels seront annoncés mardi après-midi, a précisé le président de l'Isie Kamel Jendoubi. ...

24/10/2011 à 07:38

Lire la suite http://actu.orange.fr/une/tunisie-mobilisation-massive-pour-l-election-de-l-assemblee-constituante-afp_280964.html

Participation exceptionnelle pour les premières élections libres de Tunisie

Le résultat officiel sera proclamé mardi mais une radio tunisienne publie les premières estimations, bureau de vote par bureau de vote.

90% des inscrits volontaires se sont rendus aux urnes, dimanche, pour la première élection démocratique du pays.
90% des inscrits volontaires se sont rendus aux urnes, dimanche, pour la première élection démocratique du pays. Crédit Reuters

Les résultats du scrutin tunisien ne seront annoncés que mardi. Mais la première information, c’est ce nombre : 90% des inscrits volontaires se sont rendus aux urnes, dimanche, pour la première élection démocratique du pays. C'est cette participation exceptionnelle qui a forcé l'ISIE, l'Instance supérieure indépendante pour les élections, a repousser l'annonce des résultats, initialement prévue lundi après-midi.

L’enjeu de ce scrutin : choisir les futurs membres de l’assemblée constituante. Sur 7 millions d’électeurs potentiels, plus de 4 millions avaient fait la démarche de s’inscrire sur les listes électorales. Plus de 90% d’entre eux ont donc participé au vote. Les autres, ceux qui ne s’étaient pas inscrits, pouvaient tout de même voter avec leur carte d’identité, mais leur taux de participation n’est pas encore connu.

Dimanche, de longues files d’attente se formaient déjà devant les bureaux de vote, avant même leur ouverture. Il fallait parfois attendre plusieurs heures avant de pouvoir glisser le bulletin dans l’urne, mais cela n’a pas découragé les Tunisiens, pas plus que la longueur du bulletin de vote : 80 listes figuraient sur la même feuille. Le doigt bleu, signe de leur participation, ils sont sortis fiers et émus des bureaux de vote.

Les 217 élus seront chargés de rédiger un projet de constitution, et de nommer le gouvernement qui organisera les prochaines élections générales. En attendant, la radio tunisienne Mosaïque FM publie les résultats bureau de vote après bureau de vote. Des résultats que la radio elle-même qualifie "d’approximatifs", et qui témoignent pour l’instant du succès du parti islamiste Ennahda, donné favori du scrutin.

Selon les observateurs, l'élection n'a connu aucun dysfonctionnement majeur mais quelques irrégularités. L'ISIE publie sur son site la carte des alertes rapportées par les bureaux de vote.

"Aujourd'hui, moins d'un an après avoir inspiré le monde, le peuple tunisien a effectué un important pas en avant » a déclaré Barack Obama. Le président américain est le premier chef d’état étranger à réagir officiellement après la tenue du vote. Il salue "les millions de Tunisiens qui ont voté pour la première élection démocratique du pays qui a changé le cours de l'Histoire et lancé le printemps arabe".

Publié le 24 octobre 2011



Election en Tunisie : la participation dépasse la barre des 90%

La commission électorale a fixé la date des résultats officiels. Les Tunisiens ont voté en masse, la participation dépasse les 90%. Ils s'affichent très fiers de participer à ce premier scrutin libre. Reportage.

Les Tunisiens ont voté en masse, la participation pourrait dépasser les 70%.© Reuters

Le dépouillement était en cours ce lundi en Tunisie, où les électeurs se sont massivement rendus aux urnes pour désigner une assemblée constituante à l'occasion du premier scrutin démocratique issu du "printemps arabe".

Les Tunisiens ont été plus de 90% à exercer leur droit de vote dimanche, neuf mois après avoir renversé Zine Ben Ali.

Les résultats officiels "seront annoncés mardi", d'après la commission électorale indépendante.
Dans les cours des écoles reconverties en bureaux de vote, les files d'attente s'étirent parfois sur plusieurs centaines de mètres. A la cité Etthadamen, dans le quartier d'El-Agba ou encore à Ben Arous, dans les environs de la capitale, les Tunisiens ont été nombreux, dès les premières heures de la matinée, à se rendre aux urnes.

Tous disent leur fierté, parfois leur émotion. "C'est une journée historique, il fallait en être" affirme un jeune "diplômé chômeur". "C'est comme un jour de fête, on est heureux" ajoute un homme plus âgé. Cela fait deux bonnes heures qu'il fait la queue, il sait qu'il va devoir attendre encore une heure au moins, mais qu'importe.

Le manque d'habitude des assesseurs et le souci de faire les choses en règle rend le processus assez lent. L'identité de chaque électeur inscrit est d'abord vérifiée, il signe ensuite le registre puis, précaution supplémentaire, il est invité à tremper son doigt dans un pot rempli d'encre bleue. Il vote ensuite- le passage dans l'isoloir est obligatoire- en cochant, sur un bulletin unique, la case correspondant au parti de son choix.

Plusieurs observateurs pour le scrutin
Le déroulement des opérations est surveillé par plusieurs observateurs: ceux des partis politiques mais aussi ceux des ONG et surtout des très nombreuses associations professionnelles tunisiennes qui ont décidé de faire leur affaire de la transparence du scrutin. Les avocats, en particulier, sont très présents. Ils doivent en particulier veiller à ce que chaque électeur aille bien seul dans l'isoloir: malgré la requête des islamistes du parti Ennahda, qui faisaient valoir que certaines personnes âgées, illettrées, auraient du mal à voter seules, toute assistance est interdite.

Dans ces quartiers populaires où l'on s'attend à ce que le score d'Ennahda soit particulièrement élevé, la plupart des électeurs disent que leur choix était fait depuis longtemps. D'autres, parmi les plus jeunes surtout, avoue avoir hésité, parfois même jusqu'à la veille du vote. Dans les cafés, samedi soir encore, les conversations allaient bon train... "C'était un peu comme le dernier soir du ramadan, avant la fête" dit un habitant de l'une des cités d'El-Agba.

Ce n'est qu'à la dernière minute que beaucoup de Tunisiens ont réalisé le caractère historique de cette journée et qu'ils ont décidé d'en être. Résultat: un peu plus de la moitié seulement des sept millions d'électeurs potentiels s'étaient inscrits sur les listes électorales ouvertes cet été par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), une institution ad hoc chargée d'organiser le scrutin en lieu et place du ministère de l'intérieur, de sinistre réputation. ...

Dominique Lagarde

lundi 24 octobre 2011 à 07h13

Lire la suite http://www.levif.be/info/actualite/international/election-en-tunisie-la-participation-depasse-la-barre-des-90/article-1195122448166.htm