lundi 30 mai 2011

La protection du patrimoine face aux révolutions

Bombardements en Libye , révolutions en Tunisie et en Egypte, coups de feu autour d’un temple à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge… Comment travaille l’Unesco pour protéger le patrimoine archéologique dans ce contexte politique instable ? Les réponses de Francesco BANDARIN, sous-directeur général pour la culture à l’Unesco, directeur du Centre du Patrimoine mondial.


Sciences et Avenir: Plusieurs pays du monde arabe riches en patrimoine viennent d’être le théâtre de révolutions, certaines toujours à l’œuvre. Qu’a pu faire l’Unesco pour apporter son aide ?

francesco bandarin
Francesco Bandarin. (N.Chauveau/SIPA)
Francesco BANDARIN: Le rôle de l’Unesco est compliqué, car en tant qu'organisation internationale liée à la culture, nous devons évoluer au milieu d’évènements de nature politique, dans des pays aux situations forts diverses. Le cas de l’Egypte et de la Tunisie n’est par exemple pas comparable à celui de la Libye ou de la Syrie. Pour agir, nous dépendons de la volonté des gouvernements… Ceci dit, nous ne sommes bien entendu pas restés les bras croisés. Des missions de l’Unesco ont tout de suite été envoyées partout où cela était possible. Trois se trouvent déjà en Tunisie et deux en Egypte. Une troisième devrait s’envoler vers ce pays le 15 mai. ...


Et concernant la Tunisie?

 
Là, il n’y a pas eu de gros problèmes sur les sites archéologiques. La difficulté concerne plutôt la réorganisation du secteur culturel. Heureusement, le gouvernement de transition a choisi comme ministre un grand expert, ancien fonctionnaire de l’Unesco, M. Ezzeddine Beschaouch. Plusieurs projets sont donc déjà sur les rails. Le premier concerne Carthage. Le site antique se trouvait non loin de la résidence de l’ancien Président. Des permis de construire donnés illégalement avaient ainsi limité l’extension de la zone tampon du site. Tout cela est désormais balayé. L’ancienne Carthage va de nouveau retrouver une vie normale et répondre aux critères et principes de conservation. Notre second projet très important, à l’instar de celui lancé en Egypte, est surtout d’impliquer la jeunesse dans toutes ces réalisations. Tout cela sera long et il ne faut pas espérer de résultats à court terme. Mais ce qui est essentiel, c’est que ces programmes aillent tous dans la bonne direction. ...

Propos recueillis par Bernadette Arnaud
Sciences et Avenir.fr
09/05/11
 

Lire l'entretien entier en cliquant sur le titre.

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